Napoléon, Code civil
120 x 120 cm - 2014


Commentaire de l'artiste 

A Sainte-Hélène, Napoléon Bonaparte songeant à sa postérité pour les siècles à venir, exprima une intime conviction : « Ma vraie gloire n’est pas d’avoir gagné quarante batailles ; Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires ; ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon Code Civil ». La composition souligne le contraste entre l’aspect modeste d’une vieille édition abimée du livre, au centre, et la figuration de quarante sphères dorées à l’or fin représentées en périphérie de l’image. Elles évoquent à la fois les batailles gagnées et le développement économique que le Code civil français a favorisé. A un premier degré, la composition évoque une cible militaire. Mais il y a ce double aspect lorsque l’on fait l’inventaire de ce que Napoléon a réellement laissé après lui : gloire et prospérité. Lorsqu’il revient d’Egypte, Bonaparte n’aurait jamais pu conquérir le pouvoir sans l’appui de la haute finance. Le coup d’état du 18 Brumaire annonce la domination de la bourgeoisie à la fois sur l’aristocratie et sur le peuple. L’Empereur n’aura de cesse de satisfaire les banquiers à qui il doit tout. Le 19ème siècle qui commence sera bien celui du capitalisme brutal et triomphant. Il y a un second degré de compréhension de la photographie. Le Code Napoléon aborde trois aspects du droit évoqués par trois cercles : les personnes, les propriétés, les transactions. Le centre diffuse une clarté dirigée vers les bords de la photographie en référence à la fonction civilisatrice de l’ouvrage. Ce mouvement radial rappelle que le Code Napoléon a servi de source unique en matière de droit civil, contrairement au Common Law qui est basé sur la jurisprudence. Le livre communique par un triangle isocèle au premier cercle quand il s’agit de l’individu. Deux piliers obliques annoncent le second cercle quand il s’agit de la protection des biens. Quatre piliers larges soutiennent le troisième cercle quand il s’agit de transactions créatrices de richesses. Le dernier cercle est prolongé en appui sur les bords de l’image en référence à la propagation du Code au-delà des frontières de la France.

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